Ici, je vous raconte mon expérience de plantation de bosquet urbain au sein du lycée Déodat de Séverac à Toulouse.
C’est un projet qui a commencé en Juin 2020 et qui s’est terminé en Janvier 2022.
Comment ai-je trouvé le terrain ?
J’ai utilisé les images satellites pour trouver un « trou » sans bâtiments et assez vaste dans la zone très urbaine de Toulouse.

Ensuite, j’ai délimité les zones potentielles :

Enfin, j’ai demandé un rendez-vous avec Jean-Yves Soulier, proviseur du lycée.
J’ai été très bien reçu. Nous avons fait un tour des parcelles que j’avais repéré avec une personne du service technique pour savoir si le projet y était potentiellement réalisable et pertinent.
Résultat :
La parcelle A était la mieux placée :
- Zone de passage lorsque les élèves vont faire du sport
- Ombrage de la salle de musculation qui souffre de la chaleur en fin d’année scolaire
La parcelle B avait un bon potentiel, devant le réfectoire, mais il y avait là une zone de manœuvre pour les pompiers, il aurait fallu faire des démarches supplémentaires pour le projet de plantation.
La parcelle C était déjà occupée par de jeunes plantations réalisées l’année passée par l’association Arbres et Paysages d’Autan.
Les parcelles D et E étaient prévu pour le parking des voitures et à l’écart des zones de fréquentation des élèves.
Création de l’équipe
Je n’ai pas porté le projet tout seul, j’ai été épaulé par 2 personnes :
- François Cherigny : professeur d’histoire au lycée. Il me semblait important de pouvoir compter sur quelqu’un qui est en permanence sur site
- Pauline Gauthier : qui m’a aidé au début puis qui a dû quitter le projet pour prendre soin de sa famille qui s’agrandissait 😀
- Aourell Le Bourdonnec : qui a pris le relais de Pauline
De la feuille à la plantation
Il s’agit ici d’un résumé du déroulement du projet.
Définition de la liste des végétaux
Accompagné de plusieurs bénévoles et Pauline, nous nous sommes baladés dans les parcs environnants pour observer et tenter de reconnaitre les arbres, arbustes buissons qui poussaient spontanément. Mais les lieux étaient relativement bien entretenus donc peu de pousses spontanées
Puis, avec Aourell, nous nous sommes éloignés vers le parc de la Ramée dans lequel nous avons fouillé à travers les broussailles
Nous nous sommes aussi appuyé sur la liste des végétaux inventoriés sur l’Ile Ste Catherine située au milieu de la Garonne et inaccessible au public. C’est grâce à Boris Presseq, Botaniste reconnu à Toulouse, que nous avons pu avoir accès à cette liste.
Nous avons alimenté nos sources grâce au logiciel EuroVegMap ainsi que le guide de dendrologie d’Agro Paris Tech qui détaille notamment les végétaux associés à chaque espèces.
Étude de sol
Il y a deux choses à regarder dans le sol :
- les réseaux souterrains
- son état vital
Les réseaux souterrains
Le propriétaire du terrain n’est autre que la région Occitanie qui a réalisé une étude de sol pour savoir quels réseaux s’y trouvaient. J’avais remarqué sur la parcelle des regards pour les eaux usées. Cela a été confirmé : une buse passe au milieu de la parcelle, cela réduit donc la taille du projet de plantation de plus de la moitié.
l’état vital
Nous avons effectué un prélèvement pour connaître la nature et l’état du sol.
Comme le projet se situe en milieu urbain, le sol est très pauvre, fortement tassé, nous n’avons remarqué de vers de terre.
Concernant sa composition, il s’agit d’un sol sablo limoneux
Travail et enrichissement du sol
Pour aider à revitaliser ce sol, nous l’avons enrichi de broyat de végétaux, de fumier et de compost.


Un pelliste est venu faire le décompactage du sol et le mélange des amendements.

La plantation
Ce sont les élèves du lycée qui ont assuré la plantation des 700 plants fournis par l’association Arbres et paysage d’Autan. L’association propose également un accompagnement technique ainsi que des visites pour suivre l’évolution du projet pendant 3 ans.









Enfin, compte tenu du fait que le lycée est fermé pendant les 2 mois d’été, pour assurer l’arrosage en cas de fortes chaleurs sur de longues périodes, les élèves ont réalisé, avec leur professeur de technologie, un système d’arrosage automatique simulant la pluviométrie équivalente à un orage.
Assurer la pérennité de la plantation
Ce projet a été financé par la région Occitanie et par Reforest’action. Il a aussi mobilisé des centaines d’heures de ressources humaines bénévoles. De plus, pour qu’un couvert boisé puisse avoir un effet bénéfique, il faut qu’il soit conservé plusieurs dizaines d’années.
Nous travaillons actuellement à assurer la conservation de ce projet sur le long terme.
J’éditerai cet article lorsque j’aurai des nouvelles à ce sujet.